Daniel Chirot, Qui veut la révolution ?

Extrait

Chapitre 1 : La tragédie de la révolution


Il semblerait que la doctrine qui veut que toutes sortes d’atrocités soient permises, parce que sans elles l’état idéal des choses ne pourrait jamais être atteint, cette doctrine qui justifie les œufs cassés au nom de l’omelette ultime, qui justifie les brutalités, les sacrifices, l’endoctrinement, les révolutions…, n’ait servi à rien, car le monde parfait est non seulement inatteignable, mais inconcevable et tout ce qui est censé le faire advenir est fondé sur une gigantesque imposture intellectuelle.
— Isaiah Berlin

Les hommes ou les corps, revêtus de pouvoirs sans bornes, deviennent ivres de ces pouvoirs. Il ne faut jamais supposer que, dans aucune circonstance, une puissance illimitée puisse être admissible, et dans la réalité, jamais elle n’est nécessaire.
— Benjamin Constant

Le 29 mars 1794, Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, meurt dans sa cellule, sans doute empoisonné. C’est une tragédie, non seulement parce que la France perd l’un de ses plus grands penseurs, mais aussi parce que sa mort marque symboliquement l’effondrement définitif du libéralisme au sein de la Révolution française. S’est-il suicidé pour échapper à la guillotine, ou a-t-il été assassiné par les autorités jacobines qui l’avaient fait arrêter ? Après des mois de cavale, il avait fini par être arrêté le 27 mars. Sa mort deux jours plus tard a évité au gouvernement l’embarras de devoir assassiner publiquement l’un des premiers héros de la Révolution de 1789, connu dans toute l’Europe comme l’un de ses plus grands philosophes.
    Condorcet, philosophe majeur des Lumières, s’est intéressé à des sujets d’une incroyable variété. Grand mathématicien, il a aussi défendu les droits des femmes, qu’il considérait comme les égales des hommes sur le plan intellectuel à une époque où cette opinion était très peu partagée. Il s’est aussi fait le chantre énergique de la démocratie et l’adversaire de l’esclavage. Sa pensée économique, politique et historique était en phase avec les idées libérales d’Adam Smith et l’aristocrate était proche des membres les plus réformistes du gouvernement royal avant 1789. Convaincu qu’il fallait réformer la monarchie et ouvrir la politique, il n’en a pas moins accepté la Révolution au point d’en devenir l’un des premiers chefs de file. Sceptique en matière de religion, confiant en la perfectibilité des sociétés humaines, Condorcet était en tout point un libéral rationnel. Malgré des idées radicales pour son temps, il était opposé à la violence sanguinaire, à la terreur et aux méthodes extrêmes par lesquelles les Jacobins montèrent les Français les uns contre les autres dès qu’ils accédèrent au pouvoir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils le condamnèrent à mort.
    La fin tragique de Condorcet aux mains des extrémistes est un acte violent que les grandes révolutions du xxe siècle, de la révolution mexicaine en 1910 à la révolution iranienne en 1979, ne cesseront de reproduire. C’est parce qu’elles ont toutes une chose en commun : la plupart d’entre elles ont écarté puis purgé les révolutionnaires plus modérés des débuts.
    Presque deux ans avant la mort de Condorcet, au milieu du mois d’août 1792, le marquis de La Fayette – qui comptait lui aussi parmi les premiers grands acteurs de la Révolution française et qui était également un héros de la révolution américaine, à laquelle il avait pris part dans sa jeunesse – avait fui la France. Le 14 août, Georges Danton, ministre de la justice du nouveau gouvernement jacobin avait lancé un mandat d’arrestation à son encontre car les Jacobins considéraient La Fayette comme un défenseur de la monarchie indigne de leur confiance. Pour échapper à une condamnation à mort qui lui semblait certaine, celui-ci avait traversé la frontière autrichienne pour se rendre dans l’actuelle Belgique, alors gouvernée par les Habsbourg d’Autriche. Ce pays était le principal ennemi de la France et entendait bien sauver Louis XVI et Marie-Antoinette, membre de la dynastie des Habsbourg. La Fayette ayant participé à la Révolution et commandé certains de ses régiments, l’Autriche le considérait comme un antimonarchiste radical et dangereux et décida de l’arrêter et de le jeter en prison. Il y restera cinq ans. En réalité, il n’était ni le monarchiste réactionnaire que les Jacobins voyaient en lui, ni le révolutionnaire farouchement opposé à la royauté que les monarchistes et leurs alliés européens l’accusaient d’être. Il représentait plutôt la quintessence du réformateur libéral modéré et il avait tenté de concilier ceux qui réclamaient davantage de démocratie (en laquelle il croyait passionnément) et Louis XVI, dont il entendait défendre la vie et le trône. À ses yeux, la solution passait par l’avènement d’une monarchie constitutionnelle au pouvoir limité. Il admirait les Américains, qui avaient été les premiers à imposer des bornes démocratiques au pouvoir exécutif grâce à leur nouvelle constitution, mais le roi et la cour n’acceptèrent jamais ses propositions et virent en lui un traître à la monarchie. Les révolutionnaires plus radicaux voyaient quant à eux sa modération d’un mauvais œil et avaient le sentiment que La Fayette était en réalité l’allié de la réaction contre-révolutionnaire et de l’étranger.
    Nous pouvons aujourd’hui tirer des leçons de ce qui est advenu de Condorcet et de La Fayette, surtout à une époque où l’extrémisme politique rejette une fois encore les solutions rationnelles et modérées qui peuvent être apportées aux problèmes socio-économiques et culturels. En analysant les révolutions qui se sont produites à droite comme à gauche de l’échiquier politique et en cherchant à savoir pourquoi tant d’entre elles ont fini par verser dans un extrémisme destructeur, j’espère montrer à la fin de ce livre tout ce que nous pouvons gagner à les étudier.

Le syndrome de La Fayette : libéraux prenez garde !


D’un point de vue intellectuel, La Fayette n’était certainement pas de la trempe de Condorcet et ses ennemis le tenaient d’ailleurs pour un personnage médiocre mû par son seul intérêt. Il n’en demeure pas moins qu’au début de la Révolution, il comptait parmi les aristocrates libéraux de premier plan ; sa popularité était au plus haut et il s’était vu confier le commandement de la Garde nationale. Pour protéger la famille royale tout en restant fidèle à ses inclinations démocrates, il se montra prêt à user de la force pour contrôler l’extrémisme, perdant ainsi progressivement la confiance de la foule révolutionnaire de Paris comme des hommes placés sous ses ordres. Sa chute, que nous allons évoquer plus en détail, marqua un tournant dans le mouvement révolutionnaire et annonça la Terreur et tout ce qu’elle impliquait, notamment l’assassinat de Condorcet et d’autres figures des Lumières, y compris Danton, c’est-à-dire celui-là même qui avait signé le mandat d’arrestation de La Fayette.
    Le dilemme auquel Condorcet et La Fayette avaient dû faire face – tiraillés entre la résistance intransigeante du roi et de la cour vis-à-vis des réformes et le radicalisme intraitable des révolutionnaires – est le danger qui menace tous les démocrates libéraux, mais cette position est particulièrement inconfortable dans le contexte chaotique des révolutions naissantes. Francisco Madero, premier président du Mexique après la révolution de 1910, mais aussi le Russe Alexandre Kerenski, principal chef de file de la révolution russe jusqu’à la prise du pouvoir par les bolchéviks, connurent le même destin pour des raisons similaires. Le premier fut assassiné par un général contre-révolutionnaire et le second s’exila après avoir été renversé par les bolchéviks. Chapour Bakhtiar, le libéral qui poussa le shah d’Iran à l’exil en 1979, fut ensuite répudié par l’Ayatollah Khomeiny et fut à son tour contraint de quitter le pays. Il fut assassiné à Paris par des agents du gouvernement iranien.
    Le dilemme auquel les modérés doivent faire face ne se solde pas systématiquement par leur défaite. La Grande-Bretagne s’est industrialisée, a connu une évolution sociale sans précédent, puis s’est démocratisée entre le XIXe et le milieu du XXe siècle sans passer par une révolution. Lorsque les institutions sont défaillantes et que les sociétés deviennent toutefois excessivement polarisées – ce qui s’est produit pour toutes les révolutions dont nous allons parler dans ce livre – l’échec de La Fayette et de Condorcet peut apparaître comme le destin probable de tous ceux qui, comme eux, cherchent à préserver un juste milieu dans la tourmente. Pourquoi est-ce aussi vrai aujourd’hui que ça l’était au moment de la Révolution française ?
    Le libéralisme classique qui naît de la pensée des Lumières au XVIIIe siècle et qui est resté depuis au cœur de la modération et du progrès démocratiques, repose sur quelques principes élémentaires. Le plus important de ces principes est que certaines vérités scientifiques peuvent être tirées de la nature humaine comme de la nature elle-même et que ces vérités doivent nourrir des mesures politiques tendant à l’amélioration de la société. Il n’est cependant pas facile de découvrir ces vérités, qui exigent une constante remise en question à chaque fois que de nouvelles preuves se font jour. Il s’agit d’un processus complexe. L’humanité n’est pas naturellement prédisposée à vivre dans l’incertitude qui naît de ce réexamen permanent de la réalité et elle n’est pas davantage à même de toujours bien comprendre ce qui est le mieux pour elle. Pour les tenants du laissez-faire économique, les intérêts privés, placés en concurrence les uns avec les autres, sont plus efficaces et donc bénéfiques pour l’économie. Un principe similaire régit la valeur accordée aux systèmes démocratiques. Lorsque des projets politiques se font une concurrence pacifique, cela permet de faire triompher le meilleur, sinon tout de suite, tout au moins lorsque la population finit par être capable de distinguer le mieux du pire. C’est le principe théorique fondamental de la démocratie. Pour Condorcet, celle-ci ne pouvait que fonctionner car, en vertu des lois de la probabilité, une population dûment éclairée devait forcément se prononcer majoritairement pour la meilleure solution.
    Le libéralisme a cependant du mal à faire face au fanatisme, qui repose sur une idée fixe, immuable et si convaincue de son bien-fondé qu’elle est fermée à tout examen rationnel. En d’autres termes, le scepticisme libéral, qui remet en cause l’idée même d’une solution définitive, est incapable de convaincre ceux qui rejettent la science elle-même. Le libéralisme peine en outre à contrer le mensonge systématique lorsque ce dernier est suffisamment habile pour convaincre la population de nier l’évidence si elle est contraire à ses convictions. Pour les modérés – non seulement les libéraux, mais également les conservateurs modérés – l’idéologie extrémiste paraît trop souvent absurdement déraisonnable pour que le danger soit pris au sérieux à temps. Dans une société relativement stable et bien éduquée, au sein de laquelle prévalent la liberté d’expression et une foi élémentaire en la science, il est possible de marginaliser les fanatiques et les menteurs, mais lorsque ces conditions favorables n’existent plus et lorsque les problèmes importants ne peuvent plus être traités efficacement, le réformisme modéré ne peut plus prévaloir.
    La Fayette n’a peut-être pas été le grand philosophe et homme de lettres qu’était Condorcet, mais il avait une foi innée en la raison et le pouvoir du consensus démocratique. Dans la France d’après 1791, sa conviction que la nation pouvait trouver le juste équilibre politique entre les deux extrêmes de la réaction et du changement radical aboutit à une forme d’aveuglement qui pourrait être décrit comme une sorte de « syndrome de La Fayette ». Cette illusion a détruit nombre de partisans libéraux et modérés du changement démocratique en période révolutionnaire.

Les révolutions, le progrès et leurs conséquences néfastes


Le mot « révolution » est si largement utilisé que je me dois ici d’expliquer la façon dont j’entends l’utiliser dans ce livre. Les révolutions sont inspirées par des idéaux qui visent l’établissement d’une société meilleure en changeant volontairement et rapidement, dans une certaine mesure, les règles et les institutions politiques essentielles. Dans la plupart des cas (mais pas dans tous), elles cherchent également à transformer les relations économiques et sociales. Les chefs de file des mouvements révolutionnaires font peu de cas des réformes progressives mises places par petites touches. Ces réformes graduelles des habitudes et des institutions sociales, économiques et juridiques peuvent aboutir avec le temps à des résultats aussi radicaux qu’une révolution en bonne et due forme, mais ces transformations lentes ne sauraient être considérées comme des révolutions à part entière.
    Tout changement important rencontre une opposition de la part d’individus qui défendent leurs intérêts, mais lorsque les transformations révolutionnaires menacent de mettre à bas l’ordre social ou politique, cette résistance aboutit presque à coup sûr à une explosion de violence. Dans quelques cas qui méritent d’être notés la violence a pu être évitée, mais pratiquement tous les exemples abordés dans ce livre – y compris les grandes révolutions modernes qui ont eu lieu depuis le XVIIIe siècle – ont abouti à des guerres civiles. Quelques exceptions seront étudiées à la fin de cet ouvrage, mais elles ne doivent pas faire oublier la violence généralisée qui caractérise le plus souvent les mouvements révolutionnaires et contre-révolutionnaires.
    Dans la plupart des cas, les premières étapes des révolutions, comme ce fut le cas en France, commencent de manière moins radicale, ou en tous cas plus pacifiquement. Mais la première vague de réformateurs libéraux et plus modérés est ensuite écartée, si bien que cette première étape ne marque pas un point final et n’est que la première phase d’une situation évolutive qui finit par aboutir aux tragédies révolutionnaires. Bien évidemment, si l’on considère que l’histoire de l’humanité est une grande marche vers le progrès émaillée de quelques retours en arrière, on peut ne pas être d’accord avec l’idée que les révolutions les plus brutales ont couru à la catastrophe à partir du moment où les réformateurs modérés en ont été écartés. On peut considérer au contraire que les grandes révolutions qui ont eu lieu depuis le xviiie siècle ont été des étapes souvent douloureuses mais nécessaires chaque fois le progrès s’est retrouvé bloqué par les forces politiques et sociales de la réaction. C’est l’interprétation marxiste de l’histoire. La plupart des progressistes non-marxistes qui pourraient dénoncer le bain de sang du stalinisme et du maoïsme n’en pensent pas moins que les révolutions russe et chinoise ont été des étapes nécessaires dont le bilan a fini par être positif.
    C’est ainsi que la pensée libérale a fini par interpréter la plus paradigmatique de toutes les révolutions modernes, la Révolution française de 1789. Après une guerre civile violente qui fit des centaines de milliers de morts, elle s’est achevée par la dictature militaire de Napoléon et par une période de guerre qui se solda par la mort d’un million de Français et de bien davantage d’Européens. Le règne de Napoléon laissa la France dans une telle situation démographique et économique qu’elle se trouva dépassée par ses principaux rivaux européens et ne put jamais vraiment les rattraper. Pour les marxistes, la Révolution française a mal tourné lorsque les Jacobins, c’est-à-dire les révolutionnaires les plus radicalement égalitaires, ont perdu le pouvoir face à la réaction thermidorienne de 1794 contre la Terreur, et plus encore après le coup d’état du 18 brumaire, à la fin de 1799. Mais pour eux, elle avait au moins eu le mérite de briser le carcan féodal qui pesait sur l’Europe tout entière, permettant ainsi au capitalisme de se développer et de prospérer. Les libéraux qui rejettent la terreur jacobine de 1793 et 1794 s’accordent généralement à dire que malgré ses échecs, c’est effectivement ce qu’a permis la Révolution française, ouvrant la voie à une société plus progressiste, plus rationnelle et plus libre. Il ne fait aucun doute que toutes les grandes révolutions, à l’instar de la Révolution française, se sont produites dans des sociétés qui avaient besoin de réformes bien plus ambitieuses que ce que l’élite au pouvoir souhaitait ou pouvait leur accorder. C’est la raison pour laquelle ceux qui les soutiennent les trouvent justifiées. Reste néanmoins à savoir si une telle violence pouvait être évitée et si ces révolutions n’auraient pas alors abouti à de meilleurs résultats à long terme. Toutes ces souffrances étaient-elles indispensables ? La fin justifiait-elle de tels moyens ?
    Les Américains ne se préoccupent pas vraiment des conséquences de la révolution de 1775-1783 et la plupart d’entre eux pensent que son succès n’est plus à démontrer. Toutefois, parce qu’elle a laissé en place sa classe dirigeante, la révolution américaine a laissé la question de l’esclavage en suspens, ce qui a conduit à une guerre civile bien plus sanglante : celle de 1861-1865. Après la guerre de Sécession, l’Amérique n’a pas davantage été capable de régler efficacement la question de son héritage raciste et en souffre encore aujourd’hui. Le succès de la révolution américaine, qui a permis l’avènement de la première démocratie moderne, a donc aussi été un échec sur d’autres plans importants. Comprendre pourquoi cette révolution n’a pas tout de suite été aussi brutale ou radicale que la Révolution française plus d’une décennie plus tard, peut nous éclairer sur les raisons pour lesquelles les révolutions ultérieures ont si rapidement basculé dans la tragédie.
    Après les deux grandes révolutions modernes du XVIIIe siècle, en Amérique et en France, les plus marquantes ont eu lieu au XXe siècle. La révolution russe, la révolution chinoise et d’autres révolutions communistes inspirées du marxisme ont fait des dizaines de millions de morts pour parvenir à un idéal égalitaire impossible. La révolution mexicaine, moins étudiée, a commencé en 1910, duré une décennie – voire plus selon certains – et entraîné la mort de centaines de milliers de personnes. La révolution iranienne de 1979 a mis en place un régime théocratique différent de tous les autres régimes de ce type. Elle a fait des victimes et a fini par se corrompre en tentant d’exporter son islam radical hors de ses frontières. Nombre de révolutions anticoloniales de la seconde moitié du XXe siècle, sinon toutes, ont fini par mettre en place des régimes corrompus, répressifs et autoritaires comme en Afrique, au Moyen-Orient et dans le sud-est asiatique.
    À cette liste des révolutions catastrophiques il convient d’ajouter les régimes fascistes de transformation, notamment le nazisme. Hitler et Mussolini ont pu accéder au pouvoir grâce aux conservateurs hostiles au communisme et à la démocratie sociale plus modérée, mais les deux dictateurs avaient l’intention de révolutionner de fond en comble leur pays en mettant en place un nouvel ordre social totalitaire reposant sur une nouvelle élite politique fasciste. Hitler est allé beaucoup plus loin que Mussolini, bien qu’il soit resté moins longtemps au pouvoir et que la transformation qu’il avait voulue ait été arrêtée bien avant d’être parvenue à son terme. Il est un peu trop facile de faire de l’idéalisme fasciste une simple réaction hostile au changement social mêlée d’ambitions impériales paroxystiques. L’extrême violence du fascisme relève autant que le communisme de l’héritage révolutionnaire tragique du XXe siècle.
    Comprendre les objectifs radicaux du fascisme et comprendre pourquoi il peut obtenir des soutiens est d’autant plus important aujourd’hui qu’avec la chute du communisme européen, l’essentiel des mouvements radicaux qui prennent de l’importance en Europe et dans le reste du monde tendent vers une nouvelle forme de fascisme.
    Il faut souligner ici le fait que si tant de révolutions ont eu des conséquences tragiques, il est non seulement faux, mais également moralement discutable de nier que la plupart d’entre elles, y compris les plus violentes, étaient justifiées, tout au moins à l’origine. Mais si tel est le cas, pourquoi ont-elles plongé dans une telle violence destructrice ?

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